Solar Impulse 2, un pari fou : le tour du monde à l’énergie solaire
Solar Impulse 2 a pris son envol le 9 Mars 2015 d’Abou Dhabi pour un tour du monde sans pétrole, sans gaz et sans moteur à explosion. Seulement à l’énergie solaire.
C’est le pari fou d’un tour du monde sans pétrole, sans gaz et sans moteur à explosion. Seulement à l’énergie solaire. L’avion Solar Impulse 2 a pris son envol lundi 9 mars au matin d’Abou Dhabi pour un tour du monde sans précédent afin de promouvoir les technologies propres.
L’appareil, piloté par le Suisse André Borschberg, a décollé à 7h12 heure locale (4h12 heure de Paris) de l’aéroport Al-Bateen à Abou Dhabi et pris la direction de Mascate, la capitale d’Oman
A quoi ressemble Solar Impulse 2 ?
L’avion, baptisé SI2, pour Solar Impulse 2, est propulsé par plus de 17.000 cellules solaires tapissant des ailes de 72 mètres. Ces dernières sont presque aussi longues que celles d’un Airbus A380.
Mais le SI2, conçu en fibre de carbone, ne pèse que 2,5 tonnes. C’est autant qu’un 4X4 familial et moins de 1% du poids de l’A380.
Solar Impulse 2 est le successeur du premier prototype Solar Impulse 1. Ce dernier a permis aux concepteurs du projet de faire plusieurs vols de longue durée en Europe, au Maroc et de traverser les Etats-Unis en 2013 avec plusieurs escales, faisant d’eux les premiers à accomplir un tel exploit.
Ce voyage et l’avion sont le résultat 12 années de recherches menées par André Borschberg et son compatriote Bertrand Piccard. Un véritable exploit scientifique.
Surtout que l’idée de voler grâce à la seule énergie solaire avait initialement été la risée de l’industrie aéronautique.
Qui va piloter Solar Impulse 2 ?
« C’est un défi humain, une aventure et une motivation humaines », a déclaré André Borschberg lors d’une conférence de presse à Abou Dhabi. Le Suisse, l’un des deux pilotes qui se relaieront pour cette mission, a précisé que l’appareil devait décoller à 3h30, heure française.
Le décollage d’Abou Dhabi, prévu initialement samedi, a été retardé en raison des vents forts qui soufflaient sur la région.
C’est donc André Borschberg qui prendra place dans le cockpit pour la première étape vers Mascate, capitale du sultanat d’Oman, où l’appareil devrait arriver lundi en fin de journée.
Il sera accompagné de son compatriote Bertrand Piccard. Il est un descendant d’une dynastie de scientifiques-aventuriers suisses et a accompli le premier tour du monde en ballon sans escale en 1999.
C’est Bertrand Piccard qui sera dans le cockpit quand l’avion atterrira de nouveau aux Emirats.
Quel sera le parcours de Solar Impulse 2 ?
Au total, Solar Impulse 2 parcourra 35.000 kilomètres en 12 étapes. Il volera à 8.500 mètres d’altitude au maximum. Sa vitesse sera relativement modeste, entre 50 et 100km/h.
Cette circonvolution prendra cinq mois, dont 25 jours de vol effectif, avant un retour à Abou Dhabi fin juillet, ou début août.
Après le sultanat d’Oman, l’Inde et la Birmanie sont les destinations suivantes, avant la plus longue étape du trajet : cinq jours consécutifs de vol pour un seul pilote chargé de rallier Nankin, en Chine, à l’archipel américain d’Hawaï, dans le Pacifique.
Le parcours est plus flou ensuite, car la météo influencera notamment le choix des villes-étapes 9 et 11.
Quel message derrière le tour du monde de Solar Impulse ?
Les deux pilotes cherchent à véhiculer un message politique.
« Nous voulons partager notre vision d’un avenir propre », affirme Bertrand Piccard. Selon lui, cette mission doit contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique.
« Le changement climatique offre une fantastique opportunité pour apporter sur le marché de nouvelles technologies vertes » qui aideront à « préserver les ressources naturelles de notre planète, créer des emplois et soutenir la croissance » économique, explique-t-il.
Bertrand Piccard indique que le public pourrait « suivre en direct tout ce que nous faisons dans le cockpit » et « dans le centre de contrôle de la mission à Monaco » sur le site actif « solarimpulse ».
Il a précisé qu’une pétition avait été lancée pour promouvoir les énergies propres auprès du grand public, sur le site futureisclean.org.
Au total, 130 personnes participeront à l’aventure :
65 accompagneront les pilotes autour du monde dans le cadre de l’appui logistique.
65 autres, des météorologues, contrôleurs aériens et ingénieurs, seront à Monaco, au centre de contrôle de la mission.
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